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Plus c’est tôt, plus c’est beau

Plus c’est tôt, plus c’est beau

Chaque matin, une armée de porteurs livre La Liberté. Le regard de Jacqueline Duffey

Tout a commencé un 1er avril. «Et ce n’est pas une farce!» s’esclaffe d’entrée Jacqueline Duffey. C’est en 1980, le jour des blagues donc, que la Marlinoise a fait son entrée au service commercial de La Liberté. Quarante et un ans plus tard, après plus de dix années comme responsable du portage, elle met à profit ses derniers mois dans l’entreprise comme employée du service de distribution pour faciliter la transition avec sa successeure, Marine Ansermet.

Au cours de ces quatre décennies, elle a participé activement au développement du secteur. «La Liberté a toujours eu recours aux porteurs. Du temps des sœurs de Saint-Paul, il y avait déjà des gens qui venaient chercher les journaux pour les livrer en ville de Fribourg. Le service n’a cessé de prendre de l’ampleur, mais le but n’a pas changé: distribuer le journal le plus tôt possible!» explique Jacqueline Duffey, qui a travaillé durant plusieurs années comme porteuse et qui dépanne encore aujourd’hui, notamment quand les titulaires sont malades.

Plus de 15'000 journaux

Avec Marine Ansermet, responsable du service, et Gérard Vasquez, elle gère aujourd’hui 150 porteurs qui acheminent quotidiennement plus de 15'000 exemplaires de La Liberté dans les boîtes aux lettres du canton et de quelques villages limitrophes. «Plus chères que celles de La Poste», qui sont accompagnées d’une aide à la distribution, les tournées sont longuement discutées et soigneusement planifiées. «Nous avons commencé par Fribourg et Bulle, puis nous sommes allés à Estavayer-le-Lac et Payerne, se souvient-elle. Nous n’avons cessé d’agrandir notre offre. Pour envoyer un porteur, il faut une certaine densité, mais rien n’est définitif. Nous nous adaptons sans cesse en répertoriant les nouvelles constructions et en effectuant des repérages sur le terrain.»

«Les premiers lecteurs peuvent prendre connaissance des nouvelles dès 3h30 du matin.»
Jacqueline Duffey

Une fois la décision actée, la distribution est organisée dans ses moindres détails. «Il faut tout coordonner. Cela va de la livraison des journaux par le centre d’impression, à Berne, d’où partent chaque nuit treize chauffeurs, à la récupération des clés ou des codes dans les gérances afin de pouvoir accéder aux entrées des immeubles», explique encore Jacqueline Duffey. Pour faciliter la tâche des porteurs, de petits autocollants orange fluo avec un L noir sont placés sur les boîtes aux lettres des abonnés. Il faut alors encore composer avec l’appétit de… quelques gastéropodes particulièrement voraces. «Les escargots adorent manger ceux de La Liberté, a pu constater la Marlinoise. Je ne sais pas si c’est à cause de la couleur ou de la colle, mais nos autocollants disparaissent régulièrement…»

Dès 3h30 du matin

En dépit de ces attaques sournoises et d’une météo parfois capricieuse, notamment en hiver quand les chasse-neige n’ont pas encore ouvert les routes, les journaux sont toujours livrés. «A l’exception d’un samedi il y a quelques années, lorsque la rotative est tombée en panne et qu’aucun journal n’a été imprimé, nous avons toujours pu livrer La Liberté», annonce fièrement la future retraitée. Les premiers lecteurs peuvent prendre connaissance des nouvelles dès 3h30 du matin. C’est plus de 10 heures avant certains, qui sont contraints d’attendre le passage de La Poste en début d’après-midi… «Les Tessinois et les Grisons doivent même patienter jusqu’au lendemain», compare Jacqueline Duffey, convaincue de l’importance de son service. «Il est vital pour La Liberté! Si le journal n’est pas livré tôt, les gens ne s’abonnent pas.»

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