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A Bulle, une vie en satellite

A Bulle, une vie en satellite

Les spécificités des bureaux régionaux, Maud Tornare les connaît sur le bout des doigts

Tous les chemins ne mènent pas à Pérolles 42. Loin du bourdonnement de la centrale, sept journalistes composent nos deux bureaux régionaux, basés à Bulle et Payerne. «Nous sommes en quelque sorte des électrons libres, avec notre petite agitation à nous», image Maud Tornare. A La Liberté depuis plus de 10 ans, la Gruérienne connaît sur le bout des doigts cette facette particulièrement locale du métier pour avoir posé sa plume et ses calepins dans les deux satellites. «Je ne sais même pas ce que c’est de vivre au cœur d’une rédaction, remarque-t-elle. J’ai commencé dans la Broye, une région que je ne connaissais pas vraiment. L’appréhension de ne pas réussir à m’intégrer a rapidement été dissipée. Les gens se sont montrés ouverts et chaleureux.»

4 Le nombre de journalistes au bureau de Bulle

Tant et si bien qu’il n’a pas été évident pour Maud Tornare de dire adieu aux locaux de Payerne, en 2015, au moment de rejoindre (à sa demande) le bureau de Bulle. De retour dans son district, la Touraine s’est employée à tisser une nouvelle toile. «C’est un avantage de vivre dans la région que tu couvres. Reste que les réseaux pour le travail et ceux de la vie privée ne sont pas forcément les mêmes. Il est nécessaire de se rendre aux assemblées communales, pour rencontrer les élus. C’est important que le syndic du village puisse mettre un nom sur ton visage.»

Le coiffeur et… Facebook

Assise en train de déguster son café dans un restaurant de la Grand-Rue, Maud Tornare tend l’oreille. Déformation professionnelle. «Cela fait partie de la fonction, sourit-elle. Que ce soit en participant à la vie associative, en buvant un verre après une conférence de presse ou à l’occasion d’un souper avec des amis, il faut être curieux et à l’affût. Et souvent aller chez le coiffeur!» Figurez-vous que le cliché n’en est pas un. «Il m’est arrivé de quitter le salon avec une information qui, après les vérifications d’usage, a abouti sur un article.» Coup(e) double. Faire remonter des sujets du terreau: une vocation que la jeune maman a peut-être développée durant ses études universitaires en archéologie, qui ont précédé un master en journalisme. «Partir dans cette voie a toujours été dans un coin de ma tête. Déjà parce que les débouchés sont plus concrets que dans l’archéologie.»

«Les réseaux sociaux sont devenus très importants, encore plus avec la pandémie»
Maud Tornare

Oubliez le pinceau et le stylo. En 2021, fouiller ne se résume plus simplement à arpenter le terrain. «Les réseaux sociaux sont devenus très importants, encore plus avec la pandémie», constate Maud Tornare, «infiltrée» dans plusieurs groupes Facebook gruériens dans l’espoir de dénicher des sujets.

Les plus originaux et pertinents d’entre eux seront présentés à la séance téléphonique de la rubrique régionale. Tous les matins à 9h15, le satellite se connecte avec la station, sans savoir où il atterrira. Car sur la planète du journalisme local, rares sont les journées qui se ressemblent et se terminent à l’heure prévue. «C’est cette diversité que j’apprécie», relève «MT». Des initiales que vous pouvez retrouver apposées à des textes en tout genre. «Il est possible d’empoigner un sujet sur l’aménagement du territoire dans la matinée sans y connaître grand-chose et finir par aller se coucher avec de bonnes connaissances de base sur la thématique. On en apprend chaque jour.»

Une concurrence importante

Réunis sous le même toit, à Bulle, depuis fin 2018, les préposés à l’actualité gruérienne, glânoise et veveysanne sillonnent le sud du canton. Un territoire convoité par un autre vaisseau spatial… «Avec la présence de La Gruyère, imprimée trois fois par semaine, nous sommes sûrement la rubrique de La Liberté qui a le plus de concurrence. Cela a pour conséquence de nous pousser parfois à anticiper ce que ses journalistes vont faire. C’est de bonne guerre», conclut Maud Tornare.